Reprendre le bon chemin ! [PV Plume]

Delta

Tout le camp est à présent silencieux en cette fin de journée. Le soleil se couche sur l'horizon, offrant un magnifique panel de couleurs jaune-orangé et de bleu s'assombrissant dans un joli dégradé. Le banquet avait pris fin un peu auparavant et à présent, les Mohawks vont s'allonger, les uns après les autres pour une bonne nuit de sommeil. Seuls certains loups de la meute ont pris leur tour de garde et sillonnent le territoire, surveillant la moindre intrusion. Le camp est situé sur l'une des plus grandes îles qu'offre ce grand lac. Les Mohawks sont de bons nageurs ce qui leur a permis de se retirer ainsi. Cela offre une bonne protection. Peu de prédateurs, qu'ils soient des loups ou non, peuvent repérés les odeurs des louveteaux sur les différents rivages. Cette région des Grands Lacs est un environnement plaisant, que Orage Boréal apprécie grandement. Elle s'y sent bien, chez elle.

La louve au pelage blanc confie la garde des louveteaux aux autres Deltas. C'est comme un rituel chez elle et les autres le savent. Elle aime chaque soir lorsque le soleil laisse place à la lune dans le ciel, se promené un peu sur le territoire. Ça lui rappelle ses anciennes patrouilles. Être une Lambda lui manque parfois, tandis que son ancien rôle de Bêta un peu moins. Le seul avantage qu'elle y a trouvé, c'étaient toutes ces portées qu'elle a eu. Peu de ces louveteaux ont atteins l'âge adulte, la nature est cruelle parfois, mais elle en est fière. Par contre, elle adorait son rôle de Lambda, toutes ces tournées, tous ces combats qu'elle a mené. Défendre sa meute contre n'importe quel danger, faire face quoiqu'il arrive. Maintenant, son quotidien est plus calme.

La Delta se jette à l'eau, cette dernière est fraîche mais pas désagréable. Orage Boréal a appris à nager avec les Mohawks. Elle, qui ressemble tant aux Chinooks. Elle s'est souvent posée des questions lorsqu'elle en a croisé, mais elle n'est jamais allée plus loin dans ses recherches sur ses véritables origines. La louve blanche nage jusqu'au rivage, une fois les pattes posées sur le sol, elle s'ébroue, aspergeant les alentours de gouttelettes tombant de ses poils si longs et épais. Puis Orage s'enfonce dans les bois. Ceux-là même qui, un peu plus loin, donnent également sur les terres des Cheyennes. C'est justement par là que Orage se dirige, elle vient de sentir une odeur familière, l'odeur de sa meute sur le sentier qu'elle empreinte et qui la pousse à poursuivre. Car il s'agit bien d'un seul loup. Étrange ...

Son instinct de Lambda reprenant le dessus, la pousse à enquêter. La lune s'est levée, le ciel est complètement noir à présent, parsemé de quelques étoiles qui brillent. La louve dont le pelage parait scintiller dans cette obscurité, se faufile à travers des broussailles. Ça y est elle la sent, cette limite invisible à ne pas franchir. Les odeurs d'urine des Cheyennes lui montent aux narines et elle fronce le museau. Heureusement, les Mohawks sont souvent les plus neutres parmi les meutes, mais ce n'est pas forcément le cas pour les autres.

Soudain, un bruissement de feuilles. Orage Boréal se tapissent sur le sol, d'abord pour se dissimuler comme elle peut, même si son pelage la trahis souvent, mais aussi pour être prête à bondir sur l’intrus. Finalement les bruits diminuent lentement. Ils se dirigent vers ... le territoire des Cheyennes, au-delà de la limite à ne pas franchir. La louve en est sûr, c'est bien un Mohawk qui s'aventure si loin, c'est la guerre assurée si elle ne tente pas de l'arrêter. La louve sort de sa cachette et se lance à la poursuite de l'un des siens. Elle n'a aucune idée de son identité propre, mais elle le suit sans peine, la truffe au vent. C'est à ce moment précis qu'elle aperçoit une silhouette, une ombre plutôt. Sans attendre, sans même réfléchir, elle lui bondit dessus, agrippant entre ses petites dents de devant l'une des oreilles de son congénère, la tirant un peu pour lui faire comprendre qu'il faut reculer. Un grognement s'échappe de ses lèvres noires, tandis que son museau se fronce. Elle corrigera cet imprudent, elle l'a décidé. Mais le plus urgent pour le moment c'était de sortir du territoire des Cheyennes avant que les deux Mohawks ne croisent une patrouille ...

- Qu'est-ce que tu fais, imbécile ?! souffle t-elle

Inactif

Depuis quelques jours cela lui trottait dans la tête, faire le gentil toutou respectant les règles il y en avait marre, jamais Plume ne s’était senti aussi mal dans sa peau, il ne se sentait pas bien et terriblement seul, même si c’était en partie sa faute ne voulant aucune compagnie sauf celle obligatoire. Il avait envie de s’évader, d’aventure comme autrefois, ce soir il allait partir, le plus loin possible et tant pis sur ce qui pouvait lui arriver.

Il ne savait pas vraiment lui-même ce qu’il cherchait mais en cette fin d'après-midi il avait quitté le camp, de toute façon qui pourrait se soucier de lui ? Il n'appartenait pas vraiment à la meute après tout, dans son cœur il ne se sentait pas à sa place, mais il n'était pas sûr qu'il pouvait trouver un jour sa place où que ce soit dans ce bas monde.

Il s'approcha des frontières, il ne savait pas ce qu'il voulait mais étais-ce peut-être ce désir inconscient qui le hantait parfois depuis le décès de sa mère, il aimerait qu'elle soit encore à ses côtés, qu'ils vivent heureux tous les deux. Il se tint devant la frontière, il hésita.

Il ne chercha même pas à dissimuler son odeur, il avança simplement il s'en foutait bien de tomber ou non sur des membres de clan ennemis, à cet instant il regretta quelque peu de ne pas être plus vieux pour être un solitaire sans loi car si il se faisait voir ce n'est pas que lui mais le reste du clan qui aurait des soucis mais après tout qu'est-ce que ça pouvait lui faire ? Il n'avait qu'à pas le sauver, il n'avait rien demandé après tout. Il avançait donc sans tenir compte de la frontière invisible qui séparait les deux territoires.

Il s’arrêta entendant un bruit derrière lui. Puis il n’a pas eu le temps de se retourner que déjà le loup ou plutôt la louve était très de lui à lui tirer l’oreille, il couina un petit

« Aïe »

Il se libéra de l’emprise de la louve puis il recula s’enfonçant un peu plus loin dans le territoire à reculons, pourquoi, au diable pourquoi n’avait-il jamais de chance ? Puis la louve en face de lui lâcha

« Qu'est-ce que tu fais, imbécile ?! »

Plume fut piqué par cette réplique, sa fourrure se hérissa quelque peu avant de calmer ses ardeur, il ne put s’empêcher de lâcher un grognement de non satisfaction

« Ne me traite pas d’imbécile !! »

Plume savait que ça pouvait mal finir mais il n’en avait rien à faire même si elle était plus forte et plus agile que lui. Il releva la tête un peu en guise de défit il ne quitta pas la louve de yeux, sa respiration augmenta quelque peu, en semi position de combat il se redressa pour ne pas paraître aggresif ce n’était pas son but premier après tout. Il finit par prendre une voix plus calme et dit en regardant la louve

« De toute façon ne me dit pas que tu te préoccupe de moi ! Si tu cherches à me retenir ce n’est as pour me protéger je me trompe ? Alors laisse-moi faire ce que je veux…»

Il était un peu triste que ce n’était pas le cas mais ça il le savait depuis longtemps, personne n’était là pour lui, il se tourna et ressaisissant ses esprits il tourna dos à la louve et regardant le paysage qui s’offrait à lui. Devait-il continuer ? Elle ne l’empêcherait pas ? Perturber il restait là à ne pas savoir qu’à faire.

Delta

« Aïe »

Le jeune loup se dégage de l'emprise de Orage Boréal. C'est en y regardant de plus près qu'elle le reconnait enfin. C'est un Louvard des Mohawks, Plume. Elle ne le connait pas très bien, mais elle sait que c'est l'apprenti de son frère. Ce dernier lui en parle parfois, il a quelques inquiétudes à son sujet, mais il ne lui dit jamais exactement ce qui le tracasse. La louve blanche ne sait donc pas grand chose sur son congénère. Un grognement se fait entendre du jeune loup.

« Ne me traite pas d’imbécile !! »

Il est vrai qu'Orage y a été un peu fort, mais elle est tendu. Être sur un territoire comportait beaucoup de risque. Elle le fixe de ses yeux d'ambre, ne le lâchant pas du regard, le museau froncé. Elle ne grogne pas, mais malgré sa petite taille, elle garde une position de dominance face à lui. Cependant, ce que Plume lui dit par la suite, la bouleverse un peu. elle ne s'y attendait pas ...

« De toute façon ne me dit pas que tu te préoccupe de moi ! Si tu cherches à me retenir ce n’est as pour me protéger je me trompe ? Alors laisse-moi faire ce que je veux…»

Le jeune Louvard lui tourne alors le dos, va t-il poursuivre plus en avant sur le territoire des Cheyennes ? Non, pour le moment, il se contente de rester immobile. Peut-être hésite t-il ?
Orage s'approche de lui, son ton et son attitude se sont radoucis. La louve blanche n'est pas beaucoup plus grande que Plume, mais elle garde une stature droite et fière, mais dans son regard ne se reflète qu'un brin de douceur, de tristesse et de compassion.

- Tu as tord ... Plume. Bien sûr que je veux protéger la meute, si c'est ce à quoi tu penses. Mais tu portes l'odeur des Mohawks, tout ce que tu risques de t'attirer ce sont de gros ennuis. Les Cheyennes en te trouvant sur leurs terres ne feront qu'une bouchée de toi. C'est ce que tu veux ? Tu es un Mohawk pour moi, tout comme tous les autres. Je n'ai donc qu'un désir ... te protéger toi. Les tensions entre meutes peuvent être réglées et les guerres évitées, mais je ne peux pas te laisser mourir pour une chose aussi stupide que de franchir des frontières. Il y a bien d'autres combats plus honorables, crois-moi.

Orage Boréal regarde droit devant elle, dans la profondeur de la forêt. Elle ne se tourne pas tout de suite vers le jeune Louvard, mais elle s'approche un peu plus de lui, le gratifiant d'une léchouille sur le museau, comme elle l'aurait fait avec un louveteau. Après tout, il était encore jeune.

- Tu es un ancien solitaire. Je ne te connais pas beaucoup, mais je sais quel loup est né ou non parmi nous. Moi-même, je suis née hors du territoire des Mohawks.

La louve blanche s'assoit alors sur ses postérieurs et regarde un instant les étoiles brillant dans le ciel d'encre. Les seuls bruits perceptibles à présent, ce sont certains insectes, les hiboux et certains rongeurs nocturnes. Elle reste en contact avec le pelage de Plume, pour lui apporter sa chaleur. Pas celle de la température, mais plutôt celle du cœur. Elle a bien remarqué qu'il avait l'air triste ou préoccupé. Elle ne veut pas le forcer à parler mais, ...

- Tu sais Plume, il arrive à certains d'entre-nous d'avoir un histoire difficile. Si tu le souhaites, je peux être cette oreille attentive. Ça fait du bien parfois de se confier. Mais si tu ne le veux pas, je ne t'en voudrai pas.

Orage Boréal tourne alors son museau vers son jeune congénère et sur ses lèvres noires s'étire un sourire. Peut-être va t-il rejeter sa présence, mais elle s'en fiche. La louve au pelage d’albâtre a toujours été bienveillante avec autrui. Et elle est aussi très franche disant ce qu'elle pense, faisant ce que lui indique son cœur sur le moment.

» Plume - envie de vengeance [fini]